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" Acte IV: Un samedi Jaune pour une colère Noire", Paris, 8 Décembre 2018.

La colère c'est bien ce qui a définit cette journée du 8 Décembre 2018, s'exprimant tout d'abord dans un calme nerveux, des violences que promettait cette nouvelle journée de contestation.

En amont du rassemblement prévu aux Champs Elysés, les contrôles étaient très nombreux et la présence policière sur-abondante. Bien nombreux furent ceux qui virent leurs matériels de protection confisqués, y compris un grand nombre de journalistes (dont votre serviteur), carte de presse ou non.

Il aura fallu tout de même quelques heures pour que l'on voit les premiers jets de gaz lacrymogènes, tirs de flash-ball et coups de "tonfa" s'abattre sur la foule ayant répondue en nombre à l'appel de la manifestation. Toute la matinée les échauffourées ce succèdent le long de "la plus belle avenue du monde " transformée en "la plus grande nasse du monde". On commence ainsi rapidement à compter de nombreux blessé.e.s dont des journalistes visé.e.s, parfois à bout portant au lanceur de balles de défense.

Dans les autres rues les blindés s'activent devant les quelques barricades qui commencent à apparaitre ici et là, depuis la place de la Bastille jusqu'aux abords de la place de l'Étoile. Ce début d'après midi voit la tension monter d'un cran, avec une utilisation massive de grenades à effet de souffle de la part des forces de l'ordre, auxquels répondent les pavés des manifestants. Quelques voitures commencent aussi à brûler dans certaines rues faisant intervenir les pompiers. Au fur et à mesure de l'avancement de la journée ces événements se répètent inlassablement, ponctués par quelques épisodes de casses voir de pillages de magasins, faisant apparaitre quelques dissensions entre les manifestants qui viennent de tous horizons. Certains s'opposent à ces scènes de "pillages" ou de casses principalement lorsque cela concerne des petits commerces.


À la tombée de la nuit, quelques centaines de personnes sont rassemblé.e.s place de la République, qui est entourée par des escadrons de la BAC. Rapidement les quelques legers débuts de barricades s'élèvent. La réponse des forces de l'ordre ne se fait pas attendre puisqu'ils commencent à tirer presque à vue sur les quelques ombres qui s'agitent de manière un peu trop véhémente à leur goût. À partir d'un certain stade, la situation atteint un point d'escalade où toute ombre devient alors systématiquement une cible. Les policiers n'hésitant pas à users de tous les moyens à leurs dispositions. C'est alors une pluie de balles en caoutchouc, lacrymogène et surtout de GLI F4 ( grenade à effet de souffle ), faisant fuir une bonne partie des personnes présentes sur les lieux ( y compris votre serviteur qui n'est pas fou au pont de courir sous les flash-ball sans la moindre protection).

Ce que l'on peut ainsi retenir de cette journée de mobilisation parisienne c'est un bilan très contrasté, une manifestation de grande ampleur marquer autant par des actes pacifiques, que par des scènes d'émeutes d'une violence rarement vue, si ce n'est lors du samedi précédent .

C'est aussi une population manifestante très hétéroclite, s'étendant du travailleur pauvre, au jeune retraité comme à l'étudiant voir au jeune des quartiers populaires en passant par des hommes d'église.

C'est encore un constat partagé, celui d'un ras-le-bol, d'une soif de démocratie et d'un sens qui manque à la société française.

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